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L’enquête Campbell : l’effet de l’alimentation sur notre santé

25 novembre 2018

L’enquête Campbell (The China Study) est la plus importante étude concernant la nutrition jamais réalisée dans le monde, et démontre l’effet de l’alimentation sur notre santé. Appuyée sur des centaines d’études de grandes envergures, elle révèle des liens stupéfiants entre la consommation de protéines animales (viande, poisson, lait) et les maladies occidentales.

Il est aujourd’hui connu qu’une bonne santé passe par une bonne alimentation. Mais à quel point ? Pourquoi parle-t-on de “maladies occidentales” ? Et que faut-il manger pour être et rester en bonne santé ? Au-delà de la malbouffe, cette enquête démontre que nos sociétés actuelles consomment trop de protéines animales et de laitages.

Selon l’ouvrage, un seul régime alimentaire permet de garantir la meilleure santé possible et une diminution du risque de maladies cardiaques, de cancer, d’obésité et de toutes les autres maladies occidentales : une alimentation végétarienne, riche en fruits et légumes, composée d’aliments complets.

Les auteurs s’appuient sur les résultats de la China Study, une étude comparative des taux de mortalité de plusieurs types de cancer en Chine et aux Etats-Unis sur une vingtaine d’années, ainsi que sur des centaines d’études de grandes envergures effectuées par des chercheurs et scientifiques du monde entier.

Je vais vous parler dans cet article de 3 points en particulier :

  1. L’impact de l’alimentation sur les maladies avec quelques exemples d’éléments marquants tirés des études.
  2. Pourquoi le flou règne dans nos sociétés en matière de nutrition.
  3. Ce qu’il faudrait donc manger pour rester en bonne santé.

Ce pavé de 572 pages est évidemment plus complet que cet article, donc si vous voulez tout savoir, je vous invite à le lire en entier !

L’impact de l’alimentation sur les maladies


Les auteurs démontrent que manger de la viande et consommer des produits laitiers augmente considérablement les risques de maladies. A l’inverse, une alimentation végétarienne nous en protègerait. Autrement dit, l’alimentation est à la fois un moyen de prévention des maladies et un outil thérapeutique.

Voici quelques exemples :

Cancers

Les protéines d’origine animale, notamment la caséine (protéine du lait de vache), jouent un rôle néfaste dans les phases d’initiation (prédisposition) et de promotion du cancer.

L’alimentation d’origine végétale est liée à un faible taux de cancer du sein. Inversement, une alimentation à base de produits animaux augmente la production d’hormones reproductives chez la femme et par conséquent le risque de cancer du sein.

Maladies cardio-vasculaires

Il existe une corrélation importante entre taux de cholestérol élevé et risque de maladies cardiaques. Or, le gras saturé et les protéines d’origine animale sont un facteur d’augmentation du taux de mauvais cholestérol.

Diabète

Un régime à base de végétaux, riche en fibres et faible en gras, ainsi que de l’exercice physique, peut prévenir le diabète, voire permettrait de se passer de médicaments.

Ostéoporose

Il existe une corrélation entre la consommation de protéines animales (viandes et lait) et le taux de fractures des os. Les protéines animales augmentent le taux d’acidité dans le sang, le corps va alors se servir du calcium des os afin de la neutraliser, les rendant par conséquent plus fragiles.  

Maladies auto-immunes

Les enfants sevrés trop tôt du lait maternel et à qui l’on a donné du lait de vache ont en moyenne 50-60% plus de risques de développer un diabète de type 1.

Par ailleurs, la consommation de lait de vache augmente le risque de développer une sclérose en plaques (lésions nerveuses qui perturbent la communication entre le cerveau et le reste de l’organisme).

Maladie de dégénérescence du cerveau (Alzheimer, Parkinson)

Une alimentation en majorité d’origine animale est par définition pauvre en antioxydants, et tend donc à activer la production de radicaux libres à l’origine de dommages cellulaires. L’hypertension et le cholestérol sont également des facteurs de risque qui peuvent être évités grâce à l’alimentation.

Pourquoi ne nous sommes pas au courant de tout cela ?


Malheureusement, les informations relayées par les médias, les nutritionnistes, les scientifiques et le gouvernement peuvent se révéler fausses, incomplètes et biaisées. L’auteur nous parle surtout du modèle Américain où la situation semble extrême, mais ces biais s’appliquent aussi chez nous dans une moindre mesure.

En voici les principales raisons :

La “science” de l’industrie

L’industrie peut se servir de la science pour augmenter sa crédibilité en vantant les bienfaits nutritionnels des produits qu’elle vend. Les scientifiques se penchent sur un détail sorti de son contexte et pouvant servir à élaborer un message favorable que l’industrie exploite à bon escient (réductionnisme scientifique). Par exemple la publicité et la promotion du lait dans les écoles, qui donne soit disant des os solides.

L’utilisation des controverses

Les résultats scientifiques sont discrédités par les lobbys en invoquant l’argument de la controverse. Par exemple, si on affirme que les cigarettes sont mauvaises pour la santé et que de nombreuses preuves sont fournies, l’industrie du tabac trouvera le moyen de pointer du doigt un détail resté non résolu et prétendra donc qu’il y a là une controverse, annulant donc les affirmations des chercheurs.

Le réductionnisme scientifique

Il arrive que des conclusions d’études soient sorties de leur contexte, ce qui peut engendrer des confusions et des interprétations erronées, et ce même de la part de chercheurs honnêtes et bien intentionnés.

L’obligation de rentabilité des études scientifiques 

Les études scientifiques sont majoritairement financées par les groupes pharmaceutiques, dans l’optique d’obtenir un retour sur investissement en particulier en vendant des médicaments. Inutile de préciser que les études sur la médecine douce (cure de jeûne, hygiène de vie…) ne sont pas rentables.

Le rôle de la médecine 

La médecine occidentale se fonde historiquement sur les médicaments et la chirurgie, davantage que sur le changement d’alimentation et d’hygiène de vie.

Le pouvoir des industriels et les conflits d’intérêt peuvent encore une fois entrer en jeu. Il n’est pas rare que les cours de nutrition et le matériel d’enseignement dans les facultés de médecines soit dispensés, par exemple, par l’Institut Danone, l’association nationale des producteurs de bœufs, le Conseil national du lait, Nestlé Clinical Nutrition, les laboratoires Wyeth-Ayerst, etc.

Le rôle du gouvernement 

Le gouvernement ne devrait-il pas être au-dessus de tout cela et aider la population à y voir clair et à mieux se nourrir ? Aux Etats-Unis en tout cas, le système d’élaboration de l’information sur la nutrition est en partie infiltré et dirigé par des industries qui disposent de ressources financières importantes.

Un peu inquiétant non ? On peut donc se poser la question : qui croire et sur quelle base ? Il y a manifestement encore du chemin à parcourir pour obtenir une information détaillée, claire et transparente en matière de nutrition.

Dès lors, que faut-il manger ?


En résumé : il faudrait manger en majorité des aliments complets d’origine végétale en réduisant au maximum les aliments raffinés et l’ajout de sel et de gras.

Manger “à volonté” Limiter au maximum
Tous les fruits Les pâtes raffinées, le pain blanc, le sucre, les gâteaux et pâtisseries
Tous les légumes L’huile de maïs, l’huile d’arachide, l’huile d’olive
Noix : pécan, amande, macadamia, cajou, noisette, pistache Toutes les viandes et poissons
Grains entiers (pains, pâtes…) : blé, riz, millet, seigle, avoine, sarrasin, orge, épeautre… Les produits laitiers (lait, fromage, yaourts)
Les œufs et tous les produits en contenant

Faut-il vraiment arrêter complètement de manger de la viande et de boire du lait ?

C’est la question que je me suis posée suite à la lecture de cet ouvrage. En théorie, les études ont montré que si vous voulez maximiser vos chances d’être en bonne santé et de le rester, il est en effet conseillé d’éliminer au maximum tous les produits d’origine animale de votre alimentation.

Mais va-t-on forcément mourir d’un cancer si on mange de la viande ? Est-ce si blanc ou noir ?

Dans le domaine de la science, il est difficile de parler de preuves absolues. Pour exemple, les statistiques démontrent que les risques d’avoir un cancer du poumon sont beaucoup plus grands si vous fumez que dans le cas contraire, mais il n’est pas possible d’affirmer avec certitude que vous serez touché par ce cancer si vous êtes fumeur. Les conclusions des recherches nous disent ce qui pourrait être vrai, en se basant sur des corrélations statistiques. Mais il existe une multitude d’autres facteurs à prendre en compte (quantités, hygiène de vie, génétique, environnement…), si bien qu’il est impossible d’établir des preuves définitives.

Personnellement j’ai choisi d’adopter la stratégie de la modération ! Je privilégie les végétaux et les aliments complets, et je limite ma consommation de produits d’origine animale. Mais sans en faire un absolu ou une contrainte.

Dans tous les cas, il est important de pouvoir faire ses choix en connaissance de cause, et j’espère que cet article vous aura un peu éclairé sur le sujet !

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